La Plume Culturelle

Une prome­nade à Metz à travers un siècle de commerces

 Prome­nez-vous dans les rues ou dans les quar­tiers de la ville de Metz à travers un ouvrage qui retrace, sous la forme d’une collec­tion de cartes postales, un siècle de commerces dans les diffé­rents secteurs de la ville. Accom­pa­gné par les témoi­gnages de vieilles familles commerçantes, partez à la décou­verte d’une époque révo­lue.

Peut-être, au détour d’une avenue, d’un passage, d’une place ou d’un pâté de maisons, nous arrive-t-il, parfois, de nous deman­der comment nos arrière-grands-parents vivaient à Metz il y a de cela un siècle dans une époque déjà si loin­taine. Malheu­reu­se­ment, nous n’avons pas toujours les expli­ca­tions que réclament nos réflexions. Aujourd’­hui, une partie de ces réponses peuvent se trou­ver dans le dernier ouvrage de Maxime Buccia­relli inti­tulé Metz, un siècle de commerces paru aux éditions Serge Domini. A travers une collec­tion de cartes postales rares de diffé­rents commerces et avec les témoi­gnages de grandes et vieilles familles commerçantes, qui ont parti­cipé à l’his­toire de la capi­tale mosel­lane, prome­nez-vous dans les rues de Metz à la rencontre de son patri­moine. Compa­rez et situez les diffé­rentes devan­tures réno­vées, trans­for­mées ou dispa­rues des quar­tiers ou de certains secteurs de la ville, qui ont été immor­ta­li­sées par la photo entre 1880 et 1980.

L’au­teur a eu l’idée de l’ou­vrage en discu­tant avec son éditeur après avoir publié en 2006 un guide sur l’his­toire des vins en Moselle où se côtoyaient cartes postales et récits. Pour complé­ter la série de cartes postales que possé­dait Maxime Buccia­relli, ce carto­phile de 59 ans a fait appel à ses amis collec­tion­neurs auxquels il a emprunté « quelques pépites d’or et quelques diamants rare­ment vus par les néophytes et cachés dans les tiroirs. Ça donnera peut-être envie au lecteur de collec­tion­ner des cartes postales du passé car les acqué­rir pour les ranger, c’est à la fois dommage et égoïste. Au contraire, il faut les parta­ger avec le public », affirme Maxime Buccia­relli.

Ce chargé d’études en urba­nisme a encore du mal à croire au succès de son livre. Sur les 1000 exem­plaires édités en format de luxe début décembre, la moitié du stock a déjà été écoulé. Pour Maxime Buccia­relli, l’en­goue­ment du public s’ex­plique par la qualité de l’ou­vrage dans un colo­ris sépia. Il faut croire que le lecteur aime voya­ger dans les rues de Metz ; mais atten­tion, tient à préci­ser l’au­teur : « Les gens ont besoin de repères pour compa­rer un commerce ou une rue d’époque avec les images d’aujourd’­hui. Par exemple au Pontif­froy, il ne reste plus que l’église Saint-Clément et son monas­tère (siège du Conseil Régio­nal de Lorraine), ainsi qu’un pâté de maisons avec un ancien hôtel parti­cu­lier devenu une phar­ma­cie, le reste du quar­tier a été rasé… il n’y a donc plus de repères et les gens ne situent pas les lieux ! En revanche, les secteurs comme la place de la cathé­drale, la place Saint-Louis, la Porte des Alle­mands ou la place Saint-Simplice sont plus faciles à appré­hen­der car on peut encore y retrou­ver les traces du passé ».

Pour le collec­tion­neur qu’il est avec passion, un seul regret, mais d’im­por­tance : « De nos jours, on n’im­prime plus de cartes postales, celles que nous possé­dons, elles, témoignent de la vie passée. Par exemple on peut décou­vrir sur les cartes postales comment nos aïeux vivaient et s’ha­billaient. Même si pour les hommes, la tenue vesti­men­taire n’a pas vrai­ment changé au fil du temps, en revanche quand on observe les silhouettes fémi­nines, on devine aisé­ment qu’elles ne sont pas de notre époque » conclut-il.

Au siècle prochain, que restera-t-il des photos numé­riques enre­gis­trées sur PC ou CD-ROM ? Nous n’en avons aucune idée, il faut cepen­dant espé­rer que ces nouveaux outils sauront ne pas nous couper de notre passé et de nos racines. Il n’em­pêche, à l’heure actuelle, et c’est cela qui compte pour l’ins­tant, nous pouvons encore contem­pler avec nostal­gie notre passé grâce aux cartes postales anciennes, et plus parti­cu­liè­re­ment en feuille­tant l’ou­vrage Metz, un siècle de commerces.


Article publié le 5 janvier 2008 dans le bimé­dia lorrain La Plume Cultu­relle.

Photo : © LPC|MB – 1900. Rue Fabert, les halles de la place Saint-Jacques, et le marché aux fleurs.