La galerie « Octave Cowbell » ouvre ses fenêtres au public
Une pièce de 25 mètres carrés, quatre murs blancs, un parquet usé, une cheminée désuète et des néons qui effleurent de leur lumière les œuvres exposées. Voici la vue d’ensemble d’une petite galerie d’art contemporain fondée en août 2002 et située au centre ville de Metz. Particularité du lieu, il n’y a pas de porte. Pour entrer, il vous faut passer par la fenêtre !
Exit l’idée préconçue que pour entrer dans une pièce, il vous faut obligatoirement franchir le pas d’une porte. A la galerie Octave Cowbell, située à Metz, la petite équipe qui gère le local vous démontre le contraire. Des deux grandes fenêtres qui surplombent la rue piétonne des Parmentiers, l’une vous permet d’accéder, à l’aide d’un escalier blanc en bois, à l’exposition en cours. Une façon originale d’atteindre la culture pour Hervé Foucher, l’administrateur de l’association Octave Cowbell, qui explique la singularité de la galerie : « Nous nous sommes vite rendu compte que la location d’une boutique en centre ville coûtait très cher, alors un ami ingénieur a eu la brillante idée d’enlever tous les meubles d’une pièce de mon appartement pour ouvrir un espace dédié à l’art. » Et de préciser : « Par le bouche à oreille, les gens ont su qu’on entrait dans la galerie par la fenêtre et les curieux ont afflué. Ça amuse beaucoup le public de pouvoir passer par la fenêtre au lieu de la porte. Ça lui procure une joie… d’enfant ! »
La Galerie ouvre ses portes en août 2002 sous l’impulsion d’un professeur d’université en art du spectacle et spécialiste en art contemporain, de deux étudiants des Beaux-Arts et de deux autres en arts plastiques. L’équipe souhaite présenter au public lorrain une production originale et contemporaine sous des formes les plus diverses. Au moyen de la créativité, Des personnes quasi inconnues ou des très jeunes artistes, tout juste sortis des écoles des Beaux-Arts de la région, peuvent exprimer leur créativité dans leurs productions artistiques à des visiteurs curieux, avertis ou simples badauds. Durant la première année, la structure doit se débrouiller seule et sans la moindre subvention. Puis, en novembre 2003, après le Congrès inter-professionnel de l’Art Contemporain, qui a lieu à Metz, l’artiste Éric Poitevin, photographe meusien, expose son travail à Octave Cowbell. « Grâce à cet évènement, nous avons fourni une visibilité dans le département mais également au niveau national. A partir de ce moment-là, nous avons commencé à recevoir des subventions des institutions publiques comme la DRAC », raconte le jeune administrateur.
Avec une moyenne de neuf expositions et un peu plus de mille visiteurs par an, l’association n’a pas encore développé une réelle politique de communication pour promouvoir la galerie Octave Cowbell. Selon Hervé Foucher, le système du bouche à oreille fonctionne bien, pour l’instant, et le public varie selon les périodes et les coups de cœur de l’équipe. « Ou bien nous sélectionnons un certain nombre de dossiers que nous recevons, ou bien nous sollicitons des artistes confirmés que nous apprécions à venir exposer chez nous », confie-t-il. Pour retracer les cinq premières années de la galerie, l’association a publié un catalogue à l’occasion du rendez-vous national de la Fédération des réseaux et associations d’artistes plasticiens qui a eu lieu aux Trinitaires à Metz, au début du mois. Pour des raisons de planning et d’organisation, la prochaine exposition ne commencera qu’à partir du 29 mai.
Alors savez-vous qui est Monsieur Octave Cowbell ? Ce patronyme à consonance américaine qui nous semble venir de si loin ? Avec un grand sourire ingénu, Hervé Foucher nous avoue l’origine du nom : « Nous aimons faire croire aux gens qu’Octave Cowbell est quelqu’un qui existe réellement. Pour être honnête, ce nom très british n’est que le résultat d’un jeu de mots entre l’Octave de musique et Cowbell qui en anglais veut dire… la cloche de vache, dont le son quelque peu ringard nous rappelle les mélodies des années quatre-vingts. » Maintenant vous savez ce qu’il vous reste à faire ? Enjamber le chambranle de la fenêtre et venir visiter cet endroit atypique.
Article publié le 5 mai 2008 dans le bimédia lorrain La Plume Culturelle.
Photo : © LPC|JML – La fenêtre d’entrée de la galerie Octave Cowbell qui a fêté ses cinq ans.