Quand atelier d’écriture s’ajoute à art café cela donne « le Plume Vache »
Depuis le 9 février 2008, chaque samedi après-midi à partir de 16h30, l’atelier d’écriture « Le Plume Vache » installe ses quartiers dans le bar messin L’Émile Vache. Sébastien Hoffmann réussit la performance de réunir chaque semaine des amateurs de la langue française pour une heure et demie de partage et d’écriture dans une ambiance de café.
Terminés les clichés de l’atelier d’écriture dans une médiathèque, une MJC, voire une salle de classe. Depuis le 9 février 2008, le bar messin L’Émile Vache a dépoussiéré une image un peu trop classique. Ainsi, chaque samedi après-midi, dans ses locaux et sous la houlette de Sébastien Hoffmann, tous les amoureux de la prose peuvent partager leur passion autour d’une boisson en invitant les badauds de passage. L’initiative d’allier atelier et bar demeure originale et peut surprendre mais l’ambiance café et le décor du lieu s’y prêtent. « Dans un bar, cela me semble plus convivial que dans une MJC », assure l’animateur de l’atelier. « Dans les MJC, par exemple, il va n’y avoir qu’une catégorie d’âge, alors qu’ici, il m’est arrivé d’avoir un groupe de personnes dont la plus jeune avait 14 ans et la plus ancienne devait approcher les 70 ans. ». Et de conclure « Je m’adapte dans le travail d’écriture par rapport à la tranche d’âge, et l’atelier n’en est que plus populaire. »
Sébastien Hoffmann ne se considère pas comme un écrivain en devenir, juste comme un nouvelliste occasionnel, un poète et un parolier. Il n’en est pas à son coup d’essai. Il anime un atelier slam dans un autre bar messin, l’Estanquet, et un atelier d’écriture à la MJC de Saint-Avold. Il aura suffit d’une simple conversation entre lui et un ami pour que l’idée voie le jour : « J’étais avec une connaissance au bar l’Émile Vache et il m’a demandé pourquoi je ne faisais pas un atelier ici-même. J’ai trouvé l’idée fabuleuse et je suis tout de suite allé vers Matthieu, le patron de l’établissement, pour la lui proposer. Il a accepté et l’aventure a débuté ainsi », indique-t-il.
Aujourd’hui, un noyau dur d’environ 10 personnes se constitue chaque semaine dans une ambiance intimiste, où l’arôme du café se savoure entre l’écriture, la lecture et le bruit des verres ou des tasses qui s’entrechoquent. « Un certain nombre de participants restent dans l’idée de partager des univers et des histoires puis à la fin de la séance, on se lit la production du jour », précise Sébastien Hoffmann. L’animateur souhaite que l’atelier demeure populaire et accessible à tous. Pour cela, il n’y a pas de participation financière ou d’inscription, il suffit de venir et de participer. Alors, il ne s’étonne plus lorsqu’on l’accoste pour lui dire timidement : « je ne sais pas si je suis capable d’écrire car je n’ai pas d’imagination… » car la remarque se révèle toujours fausse au fil de la demi-heure suivante.
Pour commencer la séance, les participants reçoivent des consignes d’écriture avec des phrases moteurs : « Je leur donne une consigne et je me rends vite compte qu’ils ont tous des choses à raconter. Ils sont lancés pour rédiger un texte durant dix minutes et au bout de vingt-cinq minutes, ils n’ont toujours pas cessé d’écrire. Les gens découvrent qu’ils aiment écrire » précise Sébastien Hoffman qui réfléchit sur une éventuelle publication des meilleurs textes sous la forme d’une revue.
Une précision de sa part pour le nom de l’atelier : « En écrivant ou en prononçant Le Plume Vache, le néologisme se transforme en objet, ça crée une véritable entité. Si on dit « LA plume vache », cela fait la plume vacharde », explique Sébastien Hoffman, qui ajoute : « En détournant le sens des mots, le Plume vache peut être une embarcation, un bateau, un voyage, un pays ou un état d’esprit selon les participants. » Maintenant que le message est passé, le public peut s’inviter à bord de ce laboratoire d’écriture vivace… pour de longues et belles aventures avec les mots.
Article publié le 5 mai 2008 dans le bimédia lorrain La Plume Culturelle.
Photo : © LPC|JML – Chaque semaine, les participants de l’atelier d’écriture partagent leur passion.