L’art contemporain selon « Shimoni Gallery »
Connue dans le milieu de l’art contemporain depuis 18 ans, la galerie « Shimoni Gallery » expose dans une demeure située à Montigny-lès-Metz près de 200 œuvres depuis 2008 et jusqu’au début 2010. Ensuite, elle intégrera un site de 1000 m² Boulevard de Trèves à Metz. Hervé Shimoni, le directeur de la structure, nous expose sa passion pour l’art ainsi que ses projets.
Au départ de sa carrière professionnelle, rien ne prédestinait Hervé Shimoni à monter sa galerie d’art contemporain puisqu’il a pratiqué le métier d’artisan charcutier, boucher et traiteur durant trente ans. Pourtant, la passion pour la peinture et la sculpture devient si impérieuse qu’il allie les deux activités pendant dix ans. « Au départ, j’ai débuté comme tout le monde en me constituant ma propre collection privée », explique-t-il en précisant qu’il a dû, un jour, faire le choix entre son métier de bouche et sa passion culturelle. « Alors j’ai décidé d’en faire ma profession », insiste l’intéressé.
En 1991, il ouvre sa première galerie de 200 m² située à côté du restaurant « Le Flo » dans la rue Gambetta à Metz. Neuf ans plus tard, il déménage dans un show room de plus de 500 m² sur le site de la Tannerie à Saint-Julien-lès-Metz, en partenariat avec la galerie parisienne « Cour Carrée ». « A cette époque, nous avions une réserve d’environ 2000 œuvres d’artistes que nous montrions au public comme s’il visitait un atelier new-yorkais ou berlinois » raconte-t-il.Enfin, au début de l’année 2008, Hervé Shimoni innove avec un concept original : exposer des œuvres d’artistes régionaux, nationaux ou internationaux dans une demeure de deux étages à Montigny-lès-Metz.
Les œuvres ont toute leur place dans chaque pièce de la maison, même les plus insolites. Ainsi, dans le couloir, la bibliothèque ou les escaliers, ce sont des sculptures et des toiles qui décorent les lieux. Si les visiteurs souhaitent boire un café dans la cuisine aménagée, ils le feront en contemplant des yeux les productions artistiques. L’assortiment savamment pensé par le propriétaire de la galerie entre le mobilier et l’art contribue à mettre en valeur le travail des créateurs et en même temps à rendre les objets imaginés accessibles à tous. Quant au jardin, des statues et des corps métalliques observent la promenade des curieux.
Aucune subvention n’est allouée à sa structure, et pourtant celle-ci propose des expositions en étroite collaboration avec l’Arsenal, le Département de la Moselle ou la ville de Metz. Hervé Shimoni développe sa galerie avec ses propres fonds, il apprécie trop son indépendance pour devoir rendre des comptes : « je ne me vois pas rentrer dans un système tel que le Frac ou la Drac qui est spécifique à la France… très peu pour moi ! », insiste-t-il, en indiquant que dans « L’histoire de l’art, ce sont des collectionneurs privés qui ouvrent la voie. [Il pense] que l’art doit être entièrement libre pour vivre. »
Prochain objectif : s’installer dans une espace de 1000 m² Boulevard de Trèves à Metz dès le début de 2010. Puis proposer au public, en extérieur, une quarantaine d’œuvres d’art tout au long de l’avenue où les anciennes casernes militaires en cours de rénovation accueilleront bientôt un centre commercial, des logements et des bureaux… et bien évidement la nouvelle galerie d’Hervé Shimoni. « Il faut mettre de la culture dans ce lieu » prophétise le patron de « Shimoni Gallery » qui renchérit : « s’intéresser à l’art ancien dans les musées, c’est bien, mais il faut aussi regarder celui d’aujourd’hui et de demain. Il faut le mettre en valeur… pour que les esprits puissent s’éduquer ! » Une passion qu’il souhaite vaillamment partager avec le public.
Article publié le 18 février 2009 dans le bimédia lorrain La Plume Culturelle.
Photo : ©LPC|JML – Hervé Shimoni devant l’oeuvre « Lille, place de l’Arsenal », 1991 de Jacques Villeglé.