L’univers artistique très personnel de Matthieu Bauchat
Depuis un an, le hall de la Direction de la culture, du tourisme et des sports du Conseil Général de la Moselle a pour ambition de présenter au public de jeunes artistes mosellans de tous âges. Jusqu’au 31 mars 2009, Matthieu Bauchat, un coloriste en devenir, expose ses œuvres où des personnages imaginaires se côtoient dans un univers obscur.
Le Conseil Général de la Moselle propose au public d’exposer dans le hall de la direction de la culture, du tourisme et des sports, les œuvres de jeunes artistes mosellans. Depuis un an, l’initiative permet de révéler des talents qui n’ont guère la possibilité de présenter leur travail dans les galeries ou auprès d’un large public. Jusqu’au 31 mars prochain, Matthieu Bauchat investit les lieux de l’institution départementale avec une sélection de tableaux ou d’objets très colorés sur lesquels sont représentées des mises en scène de personnages pittoresques et atypiques.
A travers la production artistique de ce peintre, le spectateur découvre l’univers abscons et sibyllin de l’artiste sans vraiment saisir un quelconque message, un sujet ou un sentiment que l’auteur souhaiterait partager avec le public. En fait il n’y en a pas. Si vous pensez découvrir sur certains supports, un environnement qui s’apparente à des scènes issues de civilisations anciennes, vous faites fausse route. Matthieu Bauchat réfute l’idée que son inspiration provienne de la culture précolombienne : « Je m’inspire de mon vécu, de films qui m’ont touché, d’une scène que j’ai vue ou d’une phrase que j’ai entendue. » affirme-t-il tout en essayant de décrire ses tableaux sans vraiment y parvenir.
Pourtant, le jeune Messin de 31 ans tente d’expliquer « que peindre est une façon d’extérioriser ses émotions personnelles. » Une thérapie, même s’il avoue ne pas aimer ce mot, trop psychanalytique à son goût, qui lui permet de mettre des images sur des sentiments sans qu’il ait à se justifier sur le contenu ou le thème de ses productions artistiques : « Je n’aime pas expliquer ce que je peins, c’est comme si je racontais ce qu’il y avait dans mon journal secret ou que je divulguais mes pensées ». « Si parler peut faire du bien », reconnaît-il, quelque peu soucieux, il conclut ses propos alambiqués par ces mots finalement peu explicatifs « peindre peut être un moyen pour se sentir bien. »
Il récupère ses supports dans des brocantes, aussi variés que la planche de bois, les chaises, la toile ou le métal, et il les peint à l’acrylique. « Je trouve plus facile de peindre en couleurs qu’en monochrome car on a davantage d’outils pour s’exprimer, pour diffuser de bonnes émotions mais également celles qui ne le sont moins ». Les œuvres présentent une alchimie entre des personnages imaginés et des animaux dans un environnement onirique. Issu de l’école des Beaux-Arts de Metz, il doit à sa mère elle-même peintre et du milieu professoral son goût pour l’art.
Les visiteurs pourront découvrir sa toile « Déménagement » commencée lors de sa performance à la caserne du Boulevard de Trèves à l’occasion du « Squat Extra Muros 2 » en septembre 2008, à l’initiative de la galerie Shimoni, et continuée à l’Open de Tennis de Moselle en octobre dernier. On retrouvera Matthieu Bauchat cet été à Montigny-lès-Metz, dans la galerie d’Hervé Shimoni, qui croit au talent prometteur de l’artiste et qui le soutient depuis ses débuts.
Article publié le 27 février 2009 dans le bimédia lorrain La Plume Culturelle.
Photo : ©LPC|JML – Matthieu Bauchat expose ses oeuvres à la Direction de la culture, du tourisme et des sports du Conseil Général de la Moselle.