Rétrospective de l’artiste Pejman à la Shimoni Gallery
La Shimoni Gallery (Montigny-lès-Metz) expose jusqu’au 20 juin prochain, une rétrospective en 60 oeuvres, du travail artistique de Pejman Ébadi sur deux décennies. Qualifié d’enfant prodige ou de « Mozart de la peinture », l’artiste a acquis une reconnaissance internationale.
Hervé Shimoni se rappelle encore des moindres détails de sa première rencontre avec Pejman Ébadi. Comme si l’histoire avait eu lieu ces jours-ci. Pourtant, l’entrevue se passe à Paris, devant un enfant âgé de 9 ans, en 1991. « Les murs de la salle de bain étaient son atelier et autour de la baignoire, il avait apposé du papier kraft sur lequel il dessinait tous les jours », indique le galeriste, subjugué par la qualité du travail du jeune garçon. « Pejman Ébadi avait déjà la notion des formes et de la couleur. J’étais conquis par ce geste maitrisé que possèdent les peintres », affirme-t-il encore, se remémorant la scène avec des yeux pétillants. Pour lui, il n’y a aucun doute : à cette époque, il était déjà un artiste. Né en 1982 à Téhéran, ses parents fuient le régime politique iranien et se réfugient en France, à Paris. Âgé de 8 ans, il a droit à sa première exposition personnelle dans la capitale française. Dès lors, le petit garçon fascine le monde de l’art. Consécration pour Pejman Ébadi lorsque la presse de l’époque, le qualifie d’enfant prodige. Un « Mozart de la peinture ». En 1994, il aura droit à un reportage dans l’émission Envoyé Spécial sur France 2. Plus rien ne semble l’arrêter. Ses différentes périodes artistiques (enfance, adolescence et jeune adulte) deviennent significatives. « Il a un état d’esprit et une façon de penser qui demeurent très cohérentes dans son travail et dans le choix des couleurs », explique Hervé Shimoni, immobile, comme recueilli, devant les toiles accrochées sur les cimaises de la galerie.
Pejman Ébadi subit les influences culturelles et spirituelles des peuplades qu’il rencontre au fil de ses voyages, notamment avec celles de Tahiti ou d’Amazonie. Le jeune homme s’en imprègne et s’en approprie les codes. Il fait de même avec la population afro-américaine ou encore avec les indiens du Québec. Ses œuvres, toujours très colorées et vivantes, étonnent davantage selon la période. « Je pense que c’est dû à ses origines perses et iraniennes s’il maîtrise autant la notion des couleurs », insiste encore Hervé Shimoni. Aujourd’hui, son œuvre se recentre sur de grands aplats travaillés par couches successives, dont les couleurs se déclinent avec comme simple personnage, un petit « monstre » très graphique, voire iconique. Une évolution due à ses séjours en Inde et en Thaïlande.
La rétrospective que propose dans ses murs la Shimoni Gallery jusqu’au 20 juin prochain, permet de découvrir vingt années de travail artistique du prodige, 60 oeuvres allant de la tendre enfance de Pejman Ébadi jusqu’à nos jours. Un retour en Lorraine après son passage à l’Arsenal (Metz) en 2000 et en 2007.
Article publié le 22 mai 2009 dans le bimédia lorrain La Plume Culturelle.
Photo : ©LPC – Pejman Ébadi à la Shimoni Gallery du 5 mai au 20 juin 2009.