« Faux Mouvement », le laboratoire messin in situ des jeunes artistes
Après l’exposition de Vincent Lamouroux, dans le cadre de « Constellation », le centre messin d’art contemporain, « Faux Mouvement », accueille six jeunes artistes fraîchement sortis de l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg. Les œuvres des membres de l’équipe, dénommée « numéro un », seront présentés au public jusqu’au 15 novembre prochain.
Sous la houlette de Maryse Jeanguyot, « Faux Mouvement » n’a pas pour seule vocation d’ouvrir ses portes aux artistes d’envergure nationale ou internationale. Depuis vingt-cinq ans, la directrice du Centre d’art contemporain a su alterner dans ses expositions ceux qui ont une renommée dans le monde artistique et les jeunes diplômés des écoles. Aussi, sous la direction de deux artistes, Charles Kalt et Manfred Sternjakob, et d’un philosophe, Thomas Soriano, les trois enseignants de l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg ont formé l’Équipe numéro un. Elle se compose d’Alice Aurengo, de Vincent Chevillon, de Tudi Deligne, d’Estelle Deschamp, de Marc Dreyer et enfin de Muriel Joya, tous de la promotion 2008/2009, qui ont quitté l’institution en juin dernier.
En guise de baptême de feu, rien de tel que « Faux Mouvement » pour présenter le travail de ses six jeunes artistes. Depuis le 28 octobre dernier et jusqu’au 15 novembre prochain, l’Équipe numéro un, – également le nom éponyme de l’exposition-, va être confrontée au jugement d’un public bien réel de connaisseurs ou de curieux habitués des lieux. Des œuvres qui, si elles surprennent, n’en demeurent pas moins très prometteuses dans leur conception et leur réalisation. Car s’il y a effectivement un groupe, le travail et l’inspiration créative restent individuels. Les professeurs ont voulu ainsi que chacun des anciens élèves recherche à la fois un engagement artistique, et opère un travail de soi pour approfondir les connaissances spécifiques qui permettent de finaliser le projet. Un concept qui prend en considération le cursus et l’expérience de la vie de chacun.
Invitée en juin dernier à l’École Supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg, Maryse Jeanguyot a pu juger la production de cette équipe avec un regard professionnel et extérieur à l’institution. « Les jeunes artistes doivent se confronter rapidement avec une réelle exposition », signale-t-elle. Une façon d’expliquer que la réalisation d’une exposition, ce n’est pas seulement l’accueil du public. C’est avant tout un travail qui se réalise en amont en misant sur la capacité des auteurs à s’adapter dans des lieux à chaque fois différents durant les installations. Ne pas négliger également la phase de la communication qui permet aussi de valoriser leurs œuvres. « De cette façon ils peuvent voir s’il existe des débouchés dans leur secteur. A Faux Mouvement, nous sommes un vrai laboratoire artistique in situ », conclut-elle encore. Depuis 1983, la directrice de la structure en aura vu passer de ces petits jeunes devenus aujourd’hui, des artistes talentueux et reconnus dans leur art. Et apparemment, Maryse Jeanguyot et son équipe ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin.
Article publié le 30 octobre 2009 dans le bimédia lorrain La Plume Culturelle.
Photo : ©LPC|TZ – « L’Équipe numéro un » présentait son travail lors du vernissage qui avait lieu à « Faux Mouvement », le 27 octobre dernier.