La Galerie d’Enfer, un nouveau lieu ouvert à la culture pluridisciplinaire
Depuis le 11 septembre dernier, un nouveau lieu de rencontre destiné à l’art contemporain, mais également à la musique et au théâtre, a ouvert ses portes à Metz. Fondée par Christiane Sibille, la galerie d’Enfer souhaite proposer au public une nouvelle approche de la culture.
La rue d’Enfer à Metz semble tranquille, et la montée abrupte jusqu’à la colline Sainte-Croix pourrait en décourager plus d’un. Mais avant d’accéder au sommet, le passant téméraire pourra observer, sur sa droite, une discrète entrée qui signale la présence d’une galerie d’art contemporain. La structure a pris possession non pas des esprits de la bâtisse mais plutôt des murs de l’ancienne synagogue du XIIIe siècle où, il y a encore quatre ans, se trouvait un lieu de culte pour une église évangélique. Christiane Sibille, plus connue sous son pseudonyme de peintre, Chris, à l’initiative du projet, réalise enfin un vieux rêve de plusieurs décennies. Ouvrir un endroit où la culture et la convivialité apporteraient selon elle, « une nouvelle approche de l’art ». Grâce à sa ténacité et à son obstination, l’artiste n’a pas perdu espoir. Professeur de peinture à l’huile depuis 1984, elle possède un atelier, où se côtoient une centaine d’élèves adultes, dans l’annexe qui donne sur la même cour que le bâtiment principal de la galerie.
« Je voudrais donner leur chance à un certain nombre d’artistes qui ne rentreraient pas dans les critères de sélection des autres galeries locales ou du centre Pompidou-Metz », souligne Christine Sibille, qui a la réputation de quelqu’un qui n’a pas la langue dans sa poche. Surtout lorsqu’elle décrie publiquement la politique culturelle du Frac Lorraine. « Ici, il n’y aura pas de performances, ce n’est pas prévu ! » prévient-elle encore. « Sur Metz, il y a un réel engouement pour l’art et un réel besoin. A une époque, il n’y avait pas vraiment de demande, mais c’est en train de changer », se réjouit-elle. Christelle Kiffel, en charge de la programmation artistique depuis quelques semaines, explique la philosophie de la structure : « Nous tiendrons compte de l’originalité et de la créativité de l’artiste qui sera présenté au public en privilégiant aussi le suivi de son travail d’une façon permanente. Nous ne jugerons pas seulement sur le critère du beau. »
De plus, la Galerie d’Enfer n’aura pas pour seule vocation de proposer à ses visiteurs des expositions d’œuvres d’artistes locaux ou de la grande région (Lorraine, Luxembourg, Sarre, Rhénanie-Palatinat et Wallonie). La structure accueillera des formations musicales pour des concerts gratuits. Le premier, qui se situe dans un registre jazz ,aura lieu dès le mois de décembre. « La programmation est en cours, nous devrions bientôt la finaliser », précise Christine Sibille. Et dès le printemps prochain, le théâtre de rue s’installera dans la cour, une façon de proposer un lieu de rencontre pluridisciplinaire entre les artistes et le public. « Il faut montrer que l’art peut être accessible à tous. Aussi bien pour ceux qui auront fait la démarche de venir jusqu’à nous que pour les personnes qui n’y connaissent pas grand-chose », insiste Christelle Kiffel qui conclut avec un brin d’humour : « De toute façon, je ne crois pas que les réfractaires à l’art viendront nous voir. » En tout cas, une belle initiative qui méritait bien d’être signalée. Nous leur souhaitons bon vent et bonne chance.
Au programme…
Jusqu’au 6 novembre prochain, le public peut encore contempler le travail de Dominico Provenzano. À partir du 13, et jusqu’au début décembre, en partenariat avec la ville de Metz, la Galerie d’Enfer accueillera l’artiste lorraine Odile Kolb.
Article publié le 23 octobre 2009 dans le bimédia lorrain La Plume Culturelle.
Photo : ©LPC|TZ – Christiane Sibille, à l’initiative du projet de la galerie, et Christelle Kiffel, en charge de la programmation de la structure.