La Plume Culturelle

Clap de départ pour la 17ème édition du « Aye Aye Films Festi­val » de Nancy

Si Cannes possède son festi­val du 7ème art chaque année vers la fin du prin­temps,  Nancy a égale­ment le sien depuis 16 ans à la rentrée des classes. Ainsi, du 1er au 10 septembre 2011 « Aye Aye Films festi­val » propose une sélec­tion d’une centaine de films prove­nant de l’Eu­rope de l’Est. Pour l’édi­tion 2011, focus sur les Balkans ajouté à une avant-première natio­nale avec le film iranien « Noces Éphé­mères » de Reza Sarka­nian.

Pas moins de deux salles et d’un écran géant en plein air permet­tront au public lorrain de décou­vrir, durant dix jours, au cœur même de Nancy, une sélec­tion d’une centaine de films venus de l’Eu­rope de l’Est. Fondé par des étudiants de la fac de lettres passion­nés du 7ème art, « Aye Aye Films Festi­val » existe depuis 1995. « La mani­fes­ta­tion cultu­relle était à l’époque plutôt à domi­nance musi­cale, avec peu de projec­tions de longs métrages », explique Nico­las Chac­cour, le jeune respon­sable de la commu­ni­ca­tion pour l’évè­ne­ment, et qui précise toute­fois : « L’équipe avançait à tâtons avec comme objec­tifs de susci­ter la curio­sité et de propo­ser la diver­sité artis­tique aux spec­ta­teurs. Ce n’est qu’en 2005 qu’il y a eu un réel tour­nant vers le cinéma. » Le déclic ? L’inau­gu­ra­tion il y a six ans de la restau­ra­tion de la Place Stanis­las à Nancy (ndlr : place voulue en 1751 par le duc de Lorraine Stanis­las Leszc­zyński origi­naire de Pologne). Sylvain Mariette, dernier co-fonda­teur présent au festi­val, et actuel président de l’as­so­cia­tion « Aye Aye VO », séduit par la richesse et la diver­sité cultu­relle polo­naises a souhaité mettre en avant le savoir-faire ciné­ma­to­gra­phique de l’Eu­rope de l’Est jusqu’aux fron­tières iraniennes.

Richesse, diver­si­fi­ca­tion, et les Balkans, tout un programme ! 
La program­ma­tion des dix jours du « Aye Aye Films Festi­val » demeure diver­si­fiée avec notam­ment un focus sur les Balkans consi­dé­rés d’un point de vue histo­rique, poli­tique et ciné­ma­to­gra­phique. Afin de comprendre la problé­ma­tique terri­to­riale, sociale et les enjeux de cette région, une dizaine de long métrages et de docu­men­taires ont été sélec­tion­nés pour tenter d’y voir un peu plus clair. Deux films très popu­laires y seront proje­tés en présence de leurs réali­sa­teurs : « Qui chante là-bas » et « Poste fron­tière ». Égale­ment prévue pour l’évè­ne­ment, une confé­rence sur l’élar­gis­se­ment euro­péen, en parte­na­riat avec Science Po Paris et l’Union Euro­péenne, le 9 septembre prochain. Plus rafraî­chis­sant, un véri­table circuit ciné­ma­to­gra­phique euro­péen appelé « Orient Express » qui propose aux spec­ta­teurs des films primés dans le monde, mais peu ou pas diffu­sés en France. Trois longs métrages à voir abso­lu­ment : « P.S » de Elkin Tuychiev (Ouzbé­kis­tan), « How I ended this summer » d’Alek­sei Popo­grebsky (Russie), et surtout « Le cheval de Turin » de Bela Tarr (Hongrie), récom­pensé au Festi­val de Berlin 2011 par l’Ours d’argent.

25 court-métrages en compé­ti­tion… 
Outre la projec­tion des long métrages issus de l’Eu­rope de L’Est, le « Aye Aye Films Festi­val » propose aussi la sélec­tion offi­cielle et inter­na­tio­nale des films courts. 25 court-métrages issus du conti­nent euro­péen, ainsi que de la Turquie et d’Is­raël, seront présen­tés aux initiés du 7ème art. Le jury pour l’édi­tion 2011 se compose de Philippe Clau­del (écri­vain, réali­sa­teur et scéna­riste français) et de Claire Burger (réali­sa­trice, scéna­riste et monteuse française). Pas moins de 1 500 films ont été vision­nés par les orga­ni­sa­teurs, et un comité popu­laire qui asso­cie le public durant l’an­née a parti­cipé au choix des sélec­tion­nés. « N’ima­gi­nez pas que les films propo­sés sont réali­sés à la maison par des amateurs », précise Nico­las Chac­cour. « Si un court-métrage peut durer entre 3 et 45 minutes, pour autant il y a une réelle qualité tech­nique de tour­nage et un savoir-faire ciné­ma­to­gra­phique aussi exigeant que pour un long métrage », insiste le spécia­liste en direc­tion de ceux qui auraient encore des doutes sur la sélec­tion.

L’Iran mise en avant…
Dès ce soir, pour l’ou­ver­ture du « Aye Aye Films Festi­val », une projec­tion en avant-première natio­nale aura lieu au Caméo avec le long métrage iranien « Noces Éphé­mères » du réali­sa­teur Reza Sarka­nian. Un film applaudi au dernier festi­val de Cannes et soutenu par Costa-Gavras. Si le cinéma iranien semble être en vogue actuel­le­ment en France avec « Une sépa­ra­tion » d’As­ghar Farhadi, qui attein­dra le million d’en­trées dans quelques jours, mais aussi la repro­gram­ma­tion dans certaines salles obscures de l’hexa­gone de « La Fête du feu » (2006) et de « A propos d’Elly » (2009), la projec­tion de « Noces Éphé­mères » semble être le fruit du hasard tout en tombant à point nommé. « Reza Sarka­nian nous connaît bien puisqu’il a été le président pour l’édi­tion de 2000, et qu’il nous a déjà proposé quelques réali­sa­tions », explique Nico­las Chac­cour pour justi­fier le choix du film d’ou­ver­ture du « Aye Aye Films Festi­val ». Puis il ajoute, songeur mais prag­ma­tique : « Vous savez, le cinéma iranien propose égale­ment des thèmes iden­tiques à ceux de l’Eu­rope. Alors si cela peut rappro­cher les Occi­den­taux de la culture orien­tale, ce n’est pas plus mal pourvu que la qualité soit au rendez-vous. »


Article publié le 1er septembre 2011 dans le bimé­dia lorrain La Plume Cultu­relle.

Photo :  ©LPC|DR – Au premier plan, le réali­sa­teur Reza Sarka­nian durant le tour­nage de son film « Noces Éphé­mères » qui aura duré 4 ans.


 

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