Jean-Michel Léglise invité à la galerie d’Art de Créteil
Les artistes Sonia Saroya et Édouard Sufrin, en résidence de novembre 2020 à juin 2021 à la Galerie d’Art de Créteil (GAC), ont invité Jean-Michel Léglise à imaginer une création littéraire sur l’architecture et sur l’environnement urbain à Créteil. Après de nombreuses déambulations à travers la ville, le poète a jeté son dévolu sur le quartier du Montaigut et sur la sculpture de Jean Cardot situé en face de la préfecture du Val-de-Marne.
De ses promenades inspiratrices, deux poèmes furent composés en février 2021 : Montaigut#1 et L’Œuf#2. Exposés dans la galerie avec un dispositif de LED, créé par les deux artistes en résidence, les visiteurs visualisent des nuances de lumières diffusées à travers les lettres tout en lisant les textes.
La découpe des poèmes a été effectuée avec le plotter de découpe Graphtec GRAPHTEC CE6000–40 plus
sur des feuilles grises cartonnées (44,00 × 14,00 cm).
dans le silence éthéré de tes courbes ;
accompagner le souffle du vent d’hiver
effleurer ta silhouette galbée ;
te suivre encore un peu
pour connaître tes recoins cachés
ou tes petits secrets oubliés,
sache que ton allure éveille ma curiosité ;
dans ton corps, de la vie illumine ton être,
chaque jour, des bribes de voix s’envolent,
depuis les tréfonds de ton âme,
pour se laisser porter
jusqu’aux oreilles de la lune ;
quand tu t’illumines, une histoire naît sur-le-champ
et disparaît dès que l’obscurité reprend ses droits ;
continuer ma route et quitter le boulevard Montaigut,
me retourner une dernière fois pour observer
cette rotonde en béton percer une fois encore,
l’océan pommelé des voix perdues.
Photo 1 : L’immeuble dans le quartier Montaigut qui a inspiré Jean-Michel Léglise.
Photo 2 : Montaigut#1 a été encaissé dans des cadres en bois avec un circuit électrique pour gérer la luminosité des LED.
que l’œuf magistral
nimbé du vacarme de la ville
semble bien seul
dans son nid pierreux ;
depuis ses larges fissures
s’échappe encore
une ode silencieuse,
psalmodiée à qui veut l’entendre
par des esprits tourmentés
dont nous avons oublié les noms ;
il n’est qu’un rappel au bon souvenir
de cette liberté perdue
pendant l’occupation ;
vous m’indiquez
que bien que monumentale,
sa coquille métallique
se fond dans le paysage urbain ;
deviendrait-il transparent à vos yeux ?
si vous étiez un peu attentif,