La Plume Culturelle

Aerial view : « La prio­rité de nous tous, c’est la réus­site du groupe »

La Plume Cultu­relle propose depuis janvier une rubrique desti­née aux artistes mécon­nus d’une grande partie du public ou trop peu média­ti­sés. Avec passion, ils parti­cipent à l’en­ri­chis­se­ment cultu­rel de la Lorraine et nous les mettons à l’hon­neur. Béné­fi­ciez de l’in­te­rac­ti­vité d’In­ter­net pour décou­vrir un aperçu de leurs œuvres sous forme de son ou de vidéo. Jeunes et talen­tueux, les quatre membres d’Ae­rial view, Nico­las, Benoît, Alexis et Antoine, se dévoilent avec candeur mais déter­miné à progres­ser dans le milieu artis­tique nancéen, et de décou­vrir de nouveaux hori­zons… musique à l’ap­pui.

La Plume Cultu­relle : Comment s’est faite la rencontre entre les membres d’Ae­rial view ?

Aerial view : Nous sommes tous des copains d’en­fance connus pour certains à la mater­nelle. Alors, lorsqu’An­toine, Alexis et Marc, l’an­cien bassiste du groupe, ont commencé à apprendre à jouer un instru­ment à l’école de musique de Neuf­châ­teau, ça été le début d’une passion commune. Puis, adoles­cents, nous avons décidé de créer notre propre groupe et comme nous recher­chions un chan­teur, nous avons fait la connais­sance au lycée de Benoît. Puis, Marc a quitté la forma­tion pour des raisons person­nelles et nous avons fait appel à Nico­las qui pour­sui­vait égale­ment des études dans le même lycée que nous. Il a fait une sorte d’in­té­rim quelque mois qui s’est fina­le­ment prolon­gée pour deve­nir un membre à part entière car le courant est passé entre nous.

LPC : Quel a été le déclic entre vous pour créer votre groupe ?

AV : Il n’y a pas vrai­ment eu de déclic mais une envie toute natu­relle d’être ensemble pour jouer. Puisque nous nous appré­cions, que nous avons les mêmes goûts musi­caux et que nous voulions créer un groupe, nous avons mis en commun nos idées et notre passion. En même temps, c’est une expé­rience autant humaine que musi­cale que nous vivons et que béné­fi­cie nos diffé­rents projets actuels ou futurs. On ne fait pas de la musique juste pour dire qu’on fait de la musique sans convic­tion et à défaut d’autre chose comme peut-être d’autres forma­tions, mais parce que nous avons une réelle amitié qui existe entre nous et que nous aimons nous produire ensemble.

LPC : le style musi­cal que vous adop­tez dans vos chan­sons, où le situe­riez-vous ?

AV : On situe notre style dans le domaine du rock alter­na­tif indé­pen­dant même si toute­fois c’est assez vaste comme appel­la­tion et qu’il y a beau­coup de courants qui s’en rattachent. En fait, on n’a pas vrai­ment de style même si le rock alter­na­tif devient une mouvance qui a le vent en poupe en ce moment. Chez nous tous les membres d’Ae­rial view ont des influences diffé­rentes que nous parta­geons ensuite dans notre musique : nous avons notre propre iden­tité. Si certains groupes peuvent être cata­lo­gués dans un genre ou dans un autre, nous non à l’exemple de la forma­tion The Muse qui se diffé­ren­cie, elle aussi, et ne peut être classé dans une des caté­go­ries musi­cales du rock.

LPC : Vous avez parti­ci­pez au festi­val des musiques lycéennes orga­nisé par le Conseil Régio­nal et donc fait une pres­ta­tion au Zénith de Nancy. Quel souve­nir en gardez-vous ?

AV : Un grand moment pour nous avec une grosse monté d’émo­tions et d’adré­na­line que nous avons hâte de revivre avec cette fois-ci un peu plus d’ex­pé­rience. L’op­por­tu­nité de se produire au Zénith a été une chance pour nous mais acces­sible un peu trop tôt car nous n’étions pas très expé­ri­men­tés et notre musique s’en est ressenti alors qu’aujourd’­hui, notre façon de jouer à évoluée et murie.

LPC : Quelles ont été les retom­bées après le concert ?

AV : Malheu­reu­se­ment pas grand-chose car nous n’avons pas su exploi­ter cette oppor­tu­nité, nous étions trop jeune. Par contre, une connais­sance a financé notre premier album en nous payant quatre jours de studio et l’im­pres­sion de quatre cents exem­plaires mais ça reste un album de jeunesse.

LPC : Vous regret­tez ce premier album ?

AV : non mais avec le temps on s’en est lassé. Avec le recul, on se rend compte qu’il manquait une certaine matu­rité et les profes­sion­nels ont dû le remarquer, c’est même sûr ! Par exemple, il n’y a pas de suite logique entre les titres ni de concepts en place, tout ceci reste un peu naïf, du rock à l’état pur sans réflexion. Main­te­nant ce n’est plus le cas avec le dernier album.

LPC : Groupe français et donc lorrain, vous chan­tez anglais. Vous comp­tez vous expor­tez dans les pays anglo­phones ?

AV : La musique dans laquelle nos influences communes se retrouvent c’est le courant musi­cal et cultu­rel anglo-saxon que nous affec­tion­nons parti­cu­liè­re­ment. Le choix de chan­ter en anglais ne s’est même pas posé entre nous et surtout pas dans nos projets artis­tiques. Le rock français n’est pas très parlant pour nous, cela nous inté­resse pas trop. D’ailleurs, on compte partir dans quelques mois à Londres durant six mois voire peut-être un an pour s’im­pré­gner au plus près du milieu londo­nien. On n’y va pas pour promou­voir Aerial view mais plutôt pour apprendre et se profes­sion­na­li­ser.

LPC : chaque membre d’Ae­rial view doit avoir des sensi­bi­li­tés musi­cales propres, comment ça se passe pour l’écri­ture et la compo­si­tion de vos chan­sons ?

AV : En géné­ral, ça part d’une impro­vi­sa­tion d’en­vi­rons dix à quinze minutes puis on sélec­tionne des passages que nous trou­vons bons pour les figno­ler et coller dessus nos paroles. Il arrive que nous travaillons un morceau d’une compo­si­tion chacun de notre coté et qu’en­suite on place nos touches person­nelles durant les répé­ti­tions et tout s’as­semble avec cohé­rence comme par magie. Chez nous, il n’y a pas de compo­si­teurs ou de paro­liers atti­trés, tout le monde parti­cipe car nous aimons cette manière de fonc­tion­ner car la démarche est très enri­chis­sante.

LPC : Vous allez sorti votre EP dans quelques semaines et vous l’au­to­fi­nan­cez pourquoi ?

AV : On l’a auto­fi­nancé pour soucis d’in­dé­pen­dance et de liberté artis­tique en enre­gis­trant l’al­bum avec un système home studio. On a trouvé un lieu qui nous a séduit au niveau de l’acous­tique et nous avons décidé d’y jouer de la batte­rie et pour les guitares, nous allons nous enre­gis­trer nous-mêmes en y prenant le temps car nous ne voulons pas mettre de pres­sion inutile. Avec le premier album, puisque nous n’avions que quatre jours de loca­tion de studio, nous étions restreins sur le choix de nos chan­sons et nous n’avions pas le recul néces­saire pour y appor­ter des amélio­ra­tions sur les titres.

LPC : Comment s’est passé l’en­re­gis­tre­ment de votre album dans le home studio ?

AV : Il s’est d’abord avéré plus long que prévu : c’est l’as­pect perfec­tion­niste de notre travail qui a retardé les échéances mais qui nous a permis en même temps de mettre un regard clair et pur sur tous les titres. Il nous semblait en effet primor­dial d’en­tendre la musique dans un autre contexte, une sorte de « mise à nu », un retour à la seconde de créa­tion qui peut ressem­bler à une théra­pie diffi­cile physique­ment et mora­le­ment. Et c’est cette diffi­culté qui nous procure du plai­sir et qui renforce nos amitiés. Le senti­ment de vivre des « épreuves » ensemble est néces­saire. On aime réel­le­ment cela.

LPC : Sans inter­net auriez-vous la même noto­riété ou pensez-vous que cela vous a pas été d’une grande aide ?

AV : Inter­net est un support très inté­res­sant qui nous aide, depuis la créa­tion du groupe, à commu­niquer et à promou­voir Ariel view. D’ailleurs, nous avons décidé de nous impliquer davan­tage au moment de lancer le projet du nouvel album car avant, nous ne connais­sions pas vrai­ment ce mode de commu­ni­ca­tion. Grâce à notre site sur MySpace, nous avons augmenté nos contacts et en l’es­pace d’un mois et demi, nous avons doublé le nombre de visites des inter­nautes. Le bouche à oreille et notre parti­ci­pa­tion au Télé­thon en 2007 n’y sont pas étran­gers.

LPC : Études, famille, amis et la passion de la musique avec votre grou­pe… Est-ce facile d’al­lier le tout chaque jour ?

AV : Disons que nos études en pâtissent un peu car nos vies tournent autour du groupe. Nous nous voyons en semaine sur Nancy lorsque nous sommes en cours et nous répé­tons tous les week-ends à Neuf­châ­teau et on est heureux de se revoir pour jouer. Nos parents et nos amis nous soutiennent dans nos projets musi­caux et on prend un pied dingue dans les concerts. La prio­rité de nous tous, c’est la réus­site du groupe.

LPC : Si vous aviez un mot ou une phrase pour défi­nir votre groupe et votre musique, que serait-il ?

AV : « oscil­lant entre clarté et flou lumi­neux, les clichés caressent des corps de femme et suivent les routes nocturnes des pensées intros­pec­tives »

LPC : Enfin, quels sont vos projets pour 2008 après la sortie de votre album ?

AV : D’une part, la promo­tion du nouvel album, d’autre part, un grand nombre de concerts dans les bars et dans toutes les struc­tures qui permettent un trem­plin dans le milieu artis­tique de Nancy à Metz. Enfin, et bien évidem­ment, partir à Londres.


Article publié le 5 mars 2008 dans le bimé­dia lorrain La Plume Cultu­relle.

Photo : © LPC|CP – Le groupe au complet (de gauche à droite) : Antoine, Alexis, Nico­las et Benoit.


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