La Plume Culturelle

Anne Frank, une histoire d’aujourd’­hui, en Lorraine

L’ex­po­si­tion inter­na­tio­nale Anne Frank, une histoire d’aujourd’­hui, montée par la Maison d’Anne Frank à Amster­dam et diffu­sée en France par l’as­so­cia­tion CIDEM, conti­nue son voyage à travers la Moselle. Après une halte à Metz, le dispo­si­tif éduca­tif s’ar­rête à la Passe­relle à Florange du 25 mars au 12 avril 2008. Une éduca­tion à la citoyen­neté et à la réflexion pour les jeunes géné­ra­tions et pour les adultes.

À travers l’his­toire d’Anne Frank et de sa famille, le visi­teur est amené à réflé­chir sur la montée du nazisme en Alle­magne puis en Europe, et sur l’en­gre­nage impi­toyable des discri­mi­na­tions raciales au cœur duquel se sont trou­vées broyées la popu­la­tion alle­mande puis celles que le troi­sième Reich a mises sous sa botte dans les pays occu­pés. Les panneaux qui jalonnent le parcours four­nissent une infor­ma­tion géopo­li­tique, écono­mique et cultu­relle sur la période de l’entre-deux-guerres et sur la Deuxième Guerre Mondiale. Pour l’oc­ca­sion, des anima­teurs béné­voles ont été solli­ci­tés et formés par la Ligue de l’en­sei­gne­ment, afin d’ac­com­pa­gner le public dans la décou­verte de l’ex­po­si­tion et susci­ter son inté­rêt et ses ques­tions, l’ai­der à comprendre et à analy­ser le compor­te­ment de tout un peuple dans un régime dicta­to­rial, fondé sur la haine raciale, décou­vrir les géno­cides du passé et les conflits dans le monde d’aujourd’­hui. D’ailleurs, l’ex­po­si­tion se termine sur des faits surve­nus bien après le 8 mai 1945 en Rwanda ou en Yougo­sla­vie.

Grâce à la qualité de cette expo­si­tion les plus jeunes, issus des classes de CM2 et de troi­sième, décou­vrir avec une vraie stupé­fac­tion le quoti­dien d’une adoles­cente entrée dans la clan­des­ti­nité avec sa famille durant la guerre, mais égale­ment réflé­chir sur les consé­quences qu’en­gendre la haine envers une popu­la­tion à cause de ses origines. « L’objec­tif n’est pas de se substi­tuer aux profes­seurs d’his­toire pour leur donner un cours sur cette période, mais d’ac­com­pa­gner, grâce aux béné­voles, les classes sur un projet d’édu­ca­tion à la citoyen­neté. », signale Stéphane Aurous­seau, sala­rié et coor­di­na­teur de l’ex­po­si­tion pour la Fédé­ra­tion des Œuvres Laïques. Et il précise « la folie d’un seul homme n’ex­plique pas tout. Si la popu­la­tion avait été vigi­lante et atten­tive lorsque Adolf Hitler ne repré­sen­tait qu’une petite mino­rité avant 1933 en Alle­magne, ce dernier n’au­rait eu aucun moyen d’ac­tion possible. C’est le message que nous essayons de faire passer aux jeunes géné­ra­tions, pour qu’elles apprennent à rester en éveil »

« Anne Frank n’est qu’un fil rouge pour montrer au public, et notam­ment aux plus jeunes, la persé­cu­tion dont ont été victimes des caté­go­ries de popu­la­tion pendant la seconde guerre mondiale, on sait pour les Juifs, mais ils n’étaient pas les seuls, loin de là », explique Stéphane Aurous­seau, l’ani­ma­teur, dont la spécia­lité est la lutte contre les discri­mi­na­tions. « Nous souhai­tons que les visi­teurs s’in­ter­rogent sur ce qui se passe aujourd’­hui dans un certain nombre de pays dans le monde. Juste s’in­ter­ro­ger, notre voca­tion n’est pas de donner des réponses ou de faire des compa­rai­sons hâtives mais nous essayons d’ap­por­ter des repères concer­nant la citoyen­neté, pour que nos jeunes visi­teurs puissent comprendre la néces­sité d’être atten­tifs. La diffi­culté de ce projet est de mettre en lumière les liens qui existent entre les discri­mi­na­tions de tous ordres, sans faire d’amal­game ou compa­rer ce qui ne peut l’être », précise-t-il.

La Fédé­ra­tion des Œuvres Laïques (FOL) propose dans le dépar­te­ment de la Moselle, l’ex­po­si­tion Anne Frank, une histoire d’aujourd’­hui montée à partir de l’ex­po­si­tion inter­na­tio­nale de la Maison d’Anne Frank, à desti­na­tion des établis­se­ments scolaires, des asso­cia­tions socio­cul­tu­relles et du grand public. Le premier rendez-vous de l’ex­po­si­tion à Metz, début mars, a rassem­blé pas moins de 1500 personnes sur quinze jours. Depuis le 25 mars, la popu­la­tion de la Vallée de la Fensch peut, elle aussi, décou­vrir la mani­fes­ta­tion à la Passe­relle à Florange. Mais l’aven­ture ne s’ar­rê­tera sans doute pas de sitôt, car d’autres villes mosel­lanes semblent s’in­té­res­ser de très près au dispo­si­tif.


Article publié le 5 avril 2008 dans le bimé­dia lorrain La Plume Cultu­relle.

Photo : © LPC|JML – L’ex­po­si­tion inter­na­tio­nale Anne Frank, une histoire d’aujourd’­hui à Florange.


 

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