La communication au service de la culture et des citoyens
Depuis deux ans, il existe dans le paysage culturel lorrain, une association qui a pour objectif d’accompagner et d’assurer la communication auprès de petites structures associatives ou d’artistes locaux. Une façon d’apporter un professionnalisme et une expérience à ceux qui n’ont pas toujours les moyens financiers pour faire passer leurs messages.
L’idée, il fallait l’avoir ! Puis la concrétiser sans jamais désespérer car l’originalité du projet valait bien la peine qu’il soit tenté. Thomas Scuderi l’a bien compris en créant, il y a deux ans, une structure qui accompagne les associations, les artistes régionaux et les porteurs de projets citoyens ou culturels voire les petits créateurs d’entreprises qui ont peu ou pas du tout de budget, et qui assure leur notoriété. Ce n’est pas par hasard qu’il a choisi le secteur de la culture et des arts. Il le côtoie depuis plus de dix ans : « Dans la culture, les artistes se donnent corps et âme à leur projet, en revanche en ce qui concerne leur visibilité, il n’ont pas toujours le recul nécessaire pour diffuser l’info, ou de bons communicants à leur disposition », rapporte l’intéressé. Il faut dire que monter une campagne de publicité pour l’album d’un chanteur, par exemple, ou démarcher les médias pour informer d’un événement, cela a un coût : il faut du temps, du personnel et du matériel, ce qui n’est pas à la disposition de toutes les bourses.
« Je trouvais injuste que la communication dite professionnelle soit destinée seulement à ceux qui ont les moyens financiers pour embaucher une personne dédiée à cette tâche », explique Thomas Scuderi qui déplore le peu de moyens des petites associations ou des artistes locaux. Alors, depuis janvier 2007 et après avoir été lauréat d’un Défi Jeune en 2006, il propose via sa structure « Cultures & Communications » tout un panel de compétences : aide au montage de projet, recherche de financements, élaboration de plans de communication, création graphique et impression, relations publiques et médias. De quoi pouvoir apporter une vraie stratégie à ceux qui en ont réellement besoin pour rayonner à travers la Lorraine, et qui bénéficient des services de l’association avec « des tarifs qui s’adaptent aux structures et non l’inverse ».
Âgé de 31 ans, le jeune directeur de « Cultures & Communication » croit à un idéal associatif : « Ce n’est pas dans ma philosophie de chercher à m’enrichir personnellement. L’argent n’est pas mon moteur principal, j’ai plutôt pour objectif de soutenir les projets des petites structures », et de conclure sur un constat : « Les associations sont faites pour rassembler beaucoup de monde autour d’un projet, une société cherche plutôt à rentabiliser ses investissements et augmenter ses gains. » Après des études en gestion des entreprises et des administrations, Thomas Scuderi change de voie pour s’orienter vers l’Art du spectacle à l’université de Metz et collabore avec le Studiolo-IRTS de Lorraine où il va découvrir la communication.
Ses premières armes, Thomas Scuderi les pratiquera à l’occasion de la pièce « la nuit des rois » de Shakespeare, il y a dix ans avec la troupe théâtrale de l’association Studiolo – IRTS Lorraine au Ban-Saint-Martin. Il raconte ses débuts dans le métier : « Le metteur en scène nous a demandé qui souhaitait s’occuper de la communication de la pièce. Sur les 30 comédiens présents, une dizaine se sont portés volontaires puis au fur et à mesure que le temps avançait, je me suis trouvé tout seul à m’en occuper. Ça a été un succès total, et une première expérience positive pour moi ». Puis, durant cinq ans, il devient médiateur culturel et chargé de communication pour la structure : « J’ai appris sur le tas. C’était nouveau pour moi d’imaginer une affiche ou de monter un book », signale-t-il pensif.
Aujourd’hui, l’association a pu pérenniser deux emplois et n’est pas peu fière de quelques-uns de ses accompagnements ou réalisations : une campagne nationale pour la LICRA (Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme) visant à sensibiliser les jeunes au vote en 2007, accompagnement à la création de Zoupayou, un label musical messin, et à celle des « Cabots Fiancés », groupe de chansons françaises, entre autres. Sans oublier sa participation prochaine au premier « freeze » sur Metz le 28 février prochain à 15h00 sur la place d’Armes.
Article publié le 26 février 2009 dans le bimédia lorrain La Plume Culturelle. Photo : ©LPC|DR