Un espace d’art contemporain messin… à la portée de tous !
Depuis 25 ans, Maryse Jeanguyot, à la tête du Centre d’Art contemporain Faux Mouvement, situé au centre ville de Metz depuis 1997, propose au public les différentes facettes de l’art contemporain en accueillant dans ses locaux de 352 m², des artistes d’horizons différents.
« La mission de Faux Mouvement est de rendre accessible au plus grand nombre de personnes, le monde de l’art, explique-t-elle. Si nous ne montrons que l’une de ces facettes, le public se lassera et ne reviendra plus ».Un investissement humain mais également personnel qui porte ses fruits et qui a de quoi réjouir le professeur d’Arts plastiques qu’elle a été : une fréquentation d’environ 50 personnes par jour, une équipe de quatre personnes et un budget annuel de 300 000 euros via les subventions de la mairie de Metz, des ministères de la Culture et de l’Education nationale, ainsi de celles du Conseil Régional et du Conseil Général.
Avec un cursus universitaire dans les arts plastiques et contemporains, Maryse Jeanguyot arrive dans les années quatre-vingt à Metz. « Tout de suite, j’ai été très frustrée de ne rien trouver sur place dans le domaine de l’art, si ce n’est la galerie Divergence qui a fermé ses portes dans la période où je mettais en place Faux Mouvement, déplore-t-elle. » Durant un an, les expositions auront lieu dans les halls des banques, un procédé quelque peu atypique et inhabituel pour l’époque. « Pour trouver des financeurs, nous étions vraiment au plus près », précise Maryse Jeanguyot. Durant neuf ans, elle organise de nombreuses manifestations à travers la France (Strasbourg, Paris) et l’Europe (Düsseldorf, Turin) et trouve refuge jusqu’en 1996 au rez-de-chaussée de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Lorraine (DRAC) à Metz.
En 1997, Faux Mouvement se pose définitivement au 4 rue du change en ouvrant un nouvel espace permanent. « Mon plaisir est de présenter au public des artistes qui réfléchissent à la production qu’ils vont exposer selon une installation in situ dans nos locaux. Je ne vais pas dans leur atelier pour choisir leurs œuvres mais on se consulte pour voir ce qui peut être entrepris chez nous », affirme la directrice. « J’aime les tendances conceptuelles, les choses pures et radicales avec un côté calme et zen dans l’art. Par exemple Michel Verjux qui fait des ronds de lumière ou Niele Toroni qui fait des traits avec un pinceau. »
Les initiés comme les badauds ou les touristes peuvent découvrir gratuitement et durant la semaine les expositions. Dès leur arrivée, ils sont accueillis puis accompagnés. « On propose des pistes de réflexion pour aider les gens… s’ils se sentent perdus » indique Maryse Jeanguyot. Faux Mouvement accueille également les écoles et collabore avec les enseignants sur des projets éducatifs. « Si les travaux sont de qualité, signale-t-elle, on leur réserve une plage d’une dizaine de jours pour que les élèves puissent exposer leurs œuvres chez nous. » Une façon ludique et concrète de sensibiliser les plus jeunes à l’art et à créer des vocations pour les métiers de demain.
Article publié le 5 mars 2008 dans le bimédia lorrain La Plume Culturelle.
Photo : © LPC|FM – Le local du centre d’Art contemporain Faux Mouvement.