La Plume Culturelle

« Le Pompa­dour », le bar messin cultu­rel très tendance

Au cœur même du quar­tier de la gare, « le Pompa­dour », un bar cultu­rel à thème, souhaite ardem­ment deve­nir un haut lieu de l’évè­ne­ment artis­tique à Metz. Par ce concept atypique, Sophie Weiss, gérante de l’éta­blis­se­ment, espère toucher une clien­tèle fémi­nine et ajou­ter aux nuits messines une pointe de gaieté et d’hu­mour.

Dès l’abord l’en­droit peut surprendre. Sa déco­ra­tion aussi. Mais là, c’est l’ima­gi­na­tion de Sophie Weiss, la nouvelle occu­pante des lieux, qui s’ex­prime. Installé rue Gambetta à Metz dans les locaux d’un ancien club privé, un bar à cham­pagne, l’éta­blis­se­ment ouvert en décembre 2010 a pour voca­tion d’al­lier culture et art déco. Si ce projet inno­vant est unique dans la capi­tale mosel­lane, le prin­cipe demeure simple : au « Pompa­dour », chaque mois sont expo­sées les œuvres d’un artiste de la région, et murs et  mobi­lier sont utili­sés, façon « labo­ra­toire », pour créer des envi­ron­ne­ment théma­tiques. « Je vois bien pour le prin­temps, une domi­nante verte, et pour l’été plutôt du turquoise », signale la jeune créa­trice en contem­plant l’in­té­rieur de la salle. En outre, elle y instal­lera très prochai­ne­ment une biblio­thèque où les consom­ma­teurs pour­ront lire sur place.

Sophie Weiss, ancien insti­tu­trice et aussi profes­seur de lettres, n’a pas eu le temps de chômer. Elle n’a eu que cinq jours, entre l’achat du fonds de commerce et l’ou­ver­ture de son bar, le 17 décembre 2010, pour instal­ler son univers. Avec peu de temps et de moyens, mais débor­dante d’éner­gie et d’ins­pi­ra­tion artis­tique, la jeune femme a imaginé un envi­ron­ne­ment de chan­tier. En guise de déco­ra­tion, des casques de sécu­rité accro­chés aux murs, des cônes orange et blanc détour­nés comme couvre-chef des lampes ou encore des panneaux de signa­li­sa­tion recy­clés en tables. Ce « concept store » a déjà été vendu et la jeune quadra­gé­naire prépare déjà la théma­tique suivante.

Du Pompa­dour au Pompi­dou, il n’y a qu’un clin d’œil…
Appe­ler son établis­se­ment « le Pompa­dour » s’est imposé d’em­blée à Sophie Weiss. Elle se souvient de son passage en tant que char­gée de mission dans les métiers de l’art au Conseil Régio­nal de Lorraine. Forte de ce titre, elle a pu déve­lop­per ses réseaux et enri­chir son carnet d’adresses dans le milieu cultu­rel. Aujourd’­hui, la chef d’en­tre­prise ne s’en cache pas. « Pour moi, la Pompa­dour a été une femme de réseau et d’in­fluence sous Louis XV. Je me sens proche d’elle », explique -t-elle avec un grand sourire. Puis l’in­té­res­sée conti­nue : « Pompa­dour, Pompi­dou, ce sont des noms aux sono­ri­tés voisines, et en plus j’aime bien la période de Versailles. Alors j’ai voulu traduire tout cela dans le nom de l’en­seigne. » Le clin d’œil en direc­tion de la nouvelle struc­ture cultu­relle messine ne s’ar­rête pas là. La jour­née de ferme­ture du Pompa­dour est le mardi, comme pour les musées.

Du projet à la réalité
« En 2010, l’an­née de mes quarante ans, j’en avais assez de coacher les autres. Alors, je me suis demandé ce que je pour­rais faire pour moi », indique la jeune femme qui a connu une année diffi­cile sur le plan person­nel. Quand elle quitte Nancy pour Metz, une idée lui trotte dans la tête. Créer un endroit de rencontres genre Face­book, mais maté­ria­lisé par un lieu où les artistes pour­raient discu­ter avec le grand public. « Mon comp­table m’a décon­seillé l’aven­ture en me mettant des chiffres et des tableaux sous le nez, l’en­tre­prise n’était viable que si dans mon concept je rajou­tais un bar », raconte l’ins­ti­ga­trice du projet qui accepte le prin­cipe. « Je me souviens encore de mon ennui dans certains bars. Je ne m’y sentais pas bien, la clien­tèle y était soit trop jeune, soit trop âgée. Alors je me suis dit qu’il fallait un lieu qui me ressemble, pour moi une femme ! Voilà comment a été pensé le prin­cipe du Pompa­dour. »

Et puis Sophie Weiss aime l’am­bigüité, le mélange des genres entre la part de fémi­nité et la part de mascu­li­nité qui coexistent en chacun d’entre nous. Une façon de signa­ler que son établis­se­ment cible en parti­cu­lier la gent fémi­nine mais accueille les hommes à bras ouverts. Avec ses idées nova­trices, « le Pompa­dour » propose une ambiance et une atmo­sphère venues tout droit d’Amé­rique du Nord et de Montréal en parti­cu­lier, avec notam­ment le verre d’eau offert avant la commande de toute consom­ma­tion. Quant aux expo­si­tions, elles ont lieu le 15 de chaque mois. Origi­na­lité du concept, encore, d’abord le public assis­tera au décro­chage de l’ex­po­si­tion précé­dente avant de décou­vrir la mise en place de la nouvelle. Pas de vernis­sage prévu, ce n’est pas dans les habi­tudes de la maison, en revanche il y aura toujours une soirée à thème en complé­ment. La prochaine aura lieu le 15 janvier :  mise à l’hon­neur de… la mous­tache pour les hommes et du postiche pour les femmes ! Inat­tendu et accro­cheur !


Article publié le 14 janvier 2011 dans le bimé­dia lorrain La Plume Cultu­relle.

Photo :  ©LPC|JeanVier – Sophie Weiss, La concep­trice du « Pompa­dour », devant le mur où les casques de chan­tier créent l’am­biance.


 

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