« Regards croi­sés » artis­tiques entre la Lorraine et la Mora­vie-Silé­sie

Dans le cadre de la coopé­ra­tion trans­fron­ta­lière entre la Lorraine et la Mora­vie-Silé­sie (Répu­blique tchèque), l’hô­tel de Région à Metz accueille l’ex­po­si­tion Regards croi­sés, depuis le 19 octobre dernier et jusqu’au 20 novembre, qui dévoile au public le travail artis­tique du photo­graphe Pascal Bodez et de son homo­logue Petr Simick. Une percep­tion toute person­nelle du pays de l’autre.

C’est l’al­liance française d’Os­trava, une asso­cia­tion tchèque à but non lucra­tif qui a pour objec­tif de promou­voir la langue française et la culture fran­co­phone, qui est à l’ini­tia­tive du projet artis­tique « Regards croi­sés », une expo­si­tion qui avait eu lieu dans le cadre de la saison cultu­relle française en Répu­blique tchèque, en novembre 2008, à l’oc­ca­sion de la prési­dence tchèque de l’Union euro­péenne. Une façon de valo­ri­ser la coopé­ra­tion entre la Lorraine et la Mora­vie-Silé­sie en permet­tant l’échange d’un photo­graphe de chaque région. A travers ses clichés, chaque artiste a porté un regard person­nel sur les paysages et les habi­tants du terri­toire de son homo­logue, le tout sous un angle diffé­rent et atten­dris­sant.

Ainsi, dans le cadre de cette coopé­ra­tion, l’hô­tel de Région accueille tout natu­rel­le­ment cette expo­si­tion grâce à laquelle le public pourra consta­ter les simi­li­tudes indus­trielles (mines et sidé­rur­gie), géogra­phiques et touris­tiques entre la Lorraine et la Mora­vie-Silé­sie. Pascal Bodez, qui travaille comme photo­graphe pour l’ins­ti­tu­tion régio­nale , a valo­risé à travers des portraits en noir et blanc une personne ou une famille. Agen­cée sous forme de panneau publi­ci­taire, la photo s’ac­com­pagne d’une illus­tra­tion dont la théma­tique s’oriente vers la culture ou l’éco­no­mie locale. Quant à Petr Simick, il a porté son atten­tion sur des anonymes qui déam­bulent dans les rues ou des lieux connus des Lorrains, voire des secteurs du vieux Metz recon­nais­sables par les plus aguer­ris. Un voyage qui nous rappelle que les terri­toires sont mode­lés et façon­nés par les hommes et qu’il faut privi­lé­gier la connais­sance mutuelle pour ouvrir les esprits.

Le voyage à Ostrava : une aven­ture artis­tique et humaine
Pascal Bodez est parti un peu à l’aven­ture durant huit jours à Ostrava. « Quand je suis arrivé sur place, il pleu­vait et il y avait une brume d’en­fer », souligne l’ar­tiste qui n’avait qu’une petite pancarte sur lui pour signa­ler en tchèque qu’il était photo­graphe. « Je ne connais­sais pas du tout la région et en plus, exis­tait la barrière de la langue. Mais pour moi, ça a été un réel défi dans ma façon de travailler », explique-t-il encore, satis­fait de son séjour. Alors, il commu­nique avec les mains, le regard, bara­gouine quelques mots pour se faire comprendre, et les modèles choi­sis au hasard jouent le jeu.

Et puis il y a les belles rencontres, celles qui débutent par des circons­tances impré­vues et se terminent par une amitié sensible et véri­table. Jaro­slav Slavik, un sculp­teur de marion­nettes que l’on surnomme Gepetto, en réfé­rence au person­nage du conte pour enfants Pinoc­chio, raconte: « J’étais dans la rue et lui, le photo­graphe, derrière sa fenêtre à travailler. Cinq minutes plus tard, j’étais chez lui à prendre des photos durant une heure sans échan­ger un mot. Nous nous compre­nions juste avec le regard ». Et à l’oc­ca­sion du vernis­sage de l’ex­po­si­tion à Metz, le 21 octobre dernier, le sculp­teur a fait le dépla­ce­ment avec la délé­ga­tion tchèque pour présen­ter ses œuvres.

« Regards Croi­sés »
Outre les planches des deux artistes, les visi­teurs admi­re­ront des repro­duc­tions du savoir-faire local et des photo­gra­phies de pièces issues des cinq musées régio­naux de Mora­vie-Silé­sie. Petit plus : la présen­ta­tion de quelques grands noms tchèques dont notam­ment Sigmund Freud, le père fonda­teur de la psycha­na­lyse moderne, natif de la région. L’ex­po­si­tion sera ouverte au public jusqu’au 20 novembre prochain.

Article publié le 26 octobre 2009 dans le bimé­dia lorrain La Plume Cultu­relle.

Photo : ©LPC|TZ – Le photo­graphe Pascal Bodez devant ses portraits agen­cés façon publi­cité.