The Yupps, le trio de choc qui a le vent en poupe
Trois musiciens messins, dont la moyenne d’âge est de vingt ans, ont tout pour plaire au public : la jeunesse, le talent et la fraîcheur de compositions très pop anglo-saxonne. Un trio qui a le vent en poupe depuis un an et qui va se produire en concert dans le cadre du festival Nancy Jazz Pulsations.
Ils ont tout de musiciens anglo-saxons. Le look, la tenue vestimentaire, le nom de leur formation musicale et leurs chansons. Français pourtant, ils vivent et étudient à Metz. Avec une moyenne d’âge de vingt ans, les deux frères Maximilien (batterie) et Jean-Manuel Schmitt (basse), et leur copain Thomas Poinsignon (guitare/chant), ont décidé de former leur propre groupe en janvier 2008. Depuis, une bonne étoile veille sur les Yupps car les trois compères enchaînent coup sur coup les tremplins, les victoires et la reconnaissance professionnelle. En plus d’avoir décroché cette année des sélections pour le Festival des Musiques Lycéennes et celui de Zikametz, ils ont gagné la finale du RTL2 pop rock tour où ils ont pu jouer aux côtés de Guillaume Cantillon et Thomas Dutronc. La compétition leur a permis également de gagner un ticket pour se produire à l’Olympia à Paris. « Pour nous ça a été une surprise, on ne pensait pas aller loin et surtout pas gagner un concours national », s’exclame Maximilien avec enthousiasme.
Si les trois membres des Yupps s’imprègnent volontiers d’influences qui ne proviennent pas de leur génération : Bob Dylan ou Velvet Underground, par exemple, ils avouent se sentir plus proches de la pop anglaise que du rock issu de l’hexagone. « Le problème entre la langue française et le rock, c’est que ça n’accroche pas vraiment. Pour nous l’anglais semble plus naturel », insiste Maximilien. Thomas, l’auteur du groupe et étudiant en 2ème année en langues étrangères appliquées, précise : « Dès le début, nous avons joué des reprises en anglais, alors lorsque nous sommes passés à nos propres compositions, je ne me suis pas posé la question. Et puis si nous souhaitons entreprendre des tournées à l’étranger, ça sera également plus simple. »
S’ils présentent une image de premiers de la classe aux visages candides qui se rebellent devant les objectifs, cela ressemble plus à un jeu qu’à la réalité. Une façon de marquer de leur empreinte leur jeune groupe. Un doigt provocateur toutefois. Il n’y a qu’à comprendre ce que Yupps veut dire. Une contraction du terme yuppies, acronyme anglais qui signifie Young Urban Professional et qui définissait les jeunes cadres des années 80. Les goldens boys, notamment, ambitieux, talentueux et motivés. Cependant pour les membres de la formation musicale, aucun amalgame : « Nous avons choisi ce nom juste par ironie, certes pour ce que cela représentait, mais aussi en raison de notre jeunesse et de notre motivation. Le parallèle s’arrête là ».
Maximilien, Jean-Manuel et Thomas savent qu’ils peuvent compter sur leurs familles afin de garder les pieds sur terre. Ce qui n’est pas pour leur déplaire . « Ils nous encouragent et en plus, ils sont nos premiers fans », déclarent-ils, précisant toutefois : « Évidemment, il leur arrive de nous prévenir que rien n’est encore fait. Que nous n’en sommes qu’au début et qu’il nous faut calmer notre enthousiasme. Mais globalement, ils respectent nos choix. » Et les études dans tout ça ? La réponse des trois étudiants ne se fait pas attendre. C’est Maximilien qui résume les conclusions du groupe : « On arrête nos études si quelque chose de concret doit se réaliser. De toute façon, si c’est le cas, c’est plutôt à court terme et pas lorsque nous aurons passé le cap des vingt-cinq ans. Et puis si l’aventure devait s’arrêter rapidement, nous reprendrions nos études là où nous les aurions laissées. » Un dernier point important aux yeux de Jean-Manuel : « Nos parents nous encouragent dans cette voie alors c’est réconfortant pour nous. »
Pour l’instant, les Yupps ont des projets plein la tête et se sont déjà inscrits pour les tremplins du Printemps de Bourges et des Eurockéennes de Belfort de l’année prochaine. En novembre, la formation tentera de décrocher la bourse du défi jeune (une subvention ministérielle) qui pourrait leur permettre de financer leur premier album. Les trois musiciens messins vont également bénéficier d’un accompagnement de trois jours aux Trinitaires auprès de professionnels afin d’approfondir leurs connaissances dans le jeu de scène et le chant. D’ici là, vous pourrez les entendre au Nancy Jazz Pulsations le 15 octobre prochain au Hublot à Nancy. Nous leur souhaitons bon vent et bon courage.
Article publié le 6 octobre 2009 dans le bimédia lorrain La Plume Culturelle.
Photo : ©LPC – Les Yupps : (en partant de la gauche) Jean-Manuel Schmitt (basse), Thomas Poinsignon (guitare/chant) et Maximilien Schmitt (batterie).