Si à la mi-juin j’avais rédigé en temps et en heure ma dixième chronique, j’aurais eu l’embarras du choix en matière de sujets. Franchement, il y avait largement de quoi faire par rapport à mes thèmes de prédilection sauf qu’à force de procrastiner, je me suis finalement laissé soudoyer par la paresse et j’ai pris le chemin ensoleillé de l’oisiveté. J’ai tout laissé en plan ! Si rêvasser est un passe-temps délicat et éthéré que j’apprécie avec gourmandise, il n’empêche que le texte de la chronique est resté en suspens durant plusieurs semaines. Une page blanche archivée sur l’ordinateur avec juste pour appellation chronique n°10. C’est sûr, ça ne claque pas pour un titre ! Quant aux thèmes choisis, ils fanèrent peu à peu tel un bouquet de fleurs oublié. Puis dès que la période estivale a démarré, j’ai réagi comme tout le monde en refusant de parler de boulot, de projets professionnels ou de sujets qui assombriraient l’esprit et les journées d’été. Je n’ai plus rien écrit car je me voyais déjà partir en vacances.
Pourtant il y a quelques jours, une question assaillit mon esprit distrait et alangui par ces longues journées de chaleur. Pourquoi diable certains sujets d’actualité n’intéressent plus personne durant l’été ? Du moment où les portes des écoles se ferment jusqu’en septembre, il n’y a plus qu’un seul sujet qui compte dans l’hexagone : LES VACANCES. Ces congés si chèrement mérités et attendus depuis les précédents. Les amis, la famille ou les collègues de travail rabâchent à longueur de journée, et cela depuis le début du mois de juillet, leurs projets de pérégrinations et leur emploi du temps durant leurs congés. Pas moyen d’y échapper ! Aussi, le monde peut bien s’écrouler autour d’eux, ils s’en contrefichent tant que leurs vacances ne sont pas remises en cause. Pendant une, deux ou trois semaines, ils quittent leurs petites habitudes du quotidien que certains subissent durant le reste de l’année. Quitte à prendre un crédit pour financer le voyage, ils ne sont plus à une dépense près. Et pour ceux qui ne parleraient pas de ces fichues vacances ? Eh bien soit ils sont absents puisqu’en congés (les chanceux, va !), soit ils en reviennent (donc dégoûtés de reprendre le travail) ou le pire de toutes les catégories… la troisième, ceux qui n’en n’ont pas (c’est vache ça !).
Et toi mon cher Jean-Michel, qu’as-tu donc fait ces dernières semaines ? Oh moi, rien ! J’ai voulu jouer à la cigale en chantant, nuit et jour à tout venant, jusqu’à l’automne. Je voulais oublier la besogne, le temps et les chagrins. Est-ce ma faute si la France tourne au ralenti en juillet et se grippe en août et cela depuis des décennies ? Alors pourquoi voudriez-vous que je m’empresse de rédiger ma dernière chronique avant la rentrée de septembre ? J’ai le temps me suis-je dit pour me rassurer. Pourtant le mois dernier, j’étais plein de bonne volonté lorsque j’ai voulu rédiger mon papier. Vraiment ! Maintenant je me retrouve comme un écrivaillon du dimanche qui ne sait comment se dépatouiller de la situation dans laquelle il se trouve par sa faute car voilà, il n’a plus l’inspiration qui lui sauverait la mise. Aucun sujet ne lui traverse l’esprit. Son électrocardiogramme est à plat ! Quel silence.
Et quand bien même si j’avais un sujet sociétal ou littéraire intéressant à partager, je ferais chou blanc. Aborder un thème en été qui n’aurait aucun lien avec la période estivale serait une aventure bien périlleuse pour captiver un lectorat. Déjà que je n’en ai pas beaucoup, les quelques motivés restants cliqueraient assez vite sur l’onglet du navigateur pour que mon blog disparaisse. En ce moment, les Français sont focalisés sur les régimes, le bronzage, le physique, les lieux à visiter, la météo, la sélection de maillots de bain à acheter, la destination paradisiaque à dénicher à petit prix et que sais-je encore. Ah oui peut-être des fantasmes et des envies d’aventures salaces pour l’été. Alors au lieu de tenter de noircir cet espace blanc avec des paragraphes ne racontant pas grand-chose, et puisque je ne sais pas quoi vous narrer, il serait temps d’en finir. Vous ne croyez pas ? Toutefois, il ne me reste plus qu’une chose à vous écrire : Bonnes vacances à vous tous… les petits chanceux ! Ben oui, moi finalement, je fais partie de la troisième catégorie. Un poète, cela vit peut-être d’amour et d’eau fraîche toute l’année mais à un moment, il faut penser à payer ses factures. Alors les vacances, ça sera pour une autre fois !