La sottise au détriment de Notre-Dame !
Internet demeure une des plus belles innovations techniques découverte par l’homme car cela a changé nos existences et jusqu’à notre façon de nous comporter. Peut-être même de penser. Mais c’est un autre débat. Par ce médium, nous trouvons en matière d’information tout ce que nous souhaitons et dans tous les domaines et quels que soient les supports existants : textes, vidéos, audio ou photos. Et sans quitter sa résidence, le jour comme la nuit. Il en va de même pour la SOTTISE qui semble avoir de beaux jours devant elle car celle-ci peut parcourir le tour de la terre en quelques secondes, faire le buzz en quelques heures et toucher toutes les couches sociales de la population mondiale. Vive la technologie au service de la sottise internationale !
Pourquoi vous raconté-je cela ? Eh bien vous n’êtes pas sans savoir que Notre-Dame de Paris a été la proie des flammes le 15 avril 2019. La France a été sous le choc en observant cette vieille dame âgée de plus de huit cent cinquante-six ans, être ravagée par un incendie. Non c’est vrai, elle aura connu des révolutions et des guerres sans qu’elle eût à subir de grands dommages. Certes, quelques pillages et détériorations durant la Révolution française et un incendie sans gravité durant la commune de 1871. Et puis une restauration un peu contestée due à certaines libertés architecturales entreprises au XIXe siècle par Jean-Baptiste Antoine Lassus et Eugène Viollet-le-Duc. Et patatras, ce 15 avril, jour anniversaire de la mort de Jean-Paul Sartre, il y a trente-neuf ans (oui je sais, il n’y a aucun rapport avec le sujet mais c’est ma chronique…), l’édifice, cette masse imposante et rayonnante, si cher au cœur des Français, perd sa flèche, une grande partie de sa toiture et une portion de la voûte en quelques heures. La France, abasourdie par cette tragédie, est touchée dans sa chair et ses entrailles. Le monde est ému par ce qu’il lui arrive. Notre-Dame de Paris ferme ses portes pour de longues années. Le délai de sa reconstruction et de sa restauration ? Personnellement, je n’en sais fichtre rien. Par ailleurs, personne ne peut vraiment annoncer pour l’instant une période définie et nécessaire pour les travaux. Les spéculations vont bon train : de cinq ans pour les plus optimistes (pile poil pour les Jeux Olympiques de 2024) à vingt ans pour les plus pessimistes.
Aussi, là où je souhaitais en venir, c’est qu’après l’émotion suscitée par l’événement, de grandes familles connues, fort bien fortunées, ont décidé de verser des dons considérables pour la rénovation de la cathédrale. Évidemment, il n’y a pas qu’eux. L’élan de générosité a touché les entreprises, les collectivités territoriales et les particuliers. Je ne vais pas aller dans les détails, vous pourrez trouver toutes ces infos sur Internet. Et qui ne vois-je pas venir avec ses gros sabots ? La SOTTISE parcourir les réseaux sociaux et les sites Internet. En effet, des personnalités politiques ou des intellectuels ont poussé des cris d’orfraie, chacun avec la puissance vocale qui lui est propre, pour s’indigner qu’il y ait autant d’argent (provenant du privé et du public) mis à disposition pour la restauration de Notre-Dame et si peu pour les plus démunis en France. Il en ressort des critiques des intéressés, qu’il est scandaleux et choquant qu’on puisse réunir en quelques jours la coquette somme de 850 millions d’euros pour de la pierre et rien pour faire face à la misère humaine dans notre pays. Là encore, je résume, je ne suis pas journaliste alors je vous laisse aussi chercher l’information plus détaillée sur Internet. Après tout, vous êtes des grands, le sujet est facile à trouver grâce aux moteurs de recherche.
Pour ma part, j’ai trouvé cocasse le message envoyé sur Twitter par l’essayiste Ollivier Pourriol : « Victor Hugo remercie tous les généreux donateurs prêts à sauver Notre-Dame de Paris et leur propose de faire la même chose avec Les Misérables ». Houla, on sent tout de suite le niveau intellectuel de la personne… attention Monsieur est cultivé ! Que je te mette LA grande figure de la littérature française ayant écrit le roman Les Misérables et Notre-Dame de Paris, un coup de shaker et je te sors la petite phrase polémique qui va buzzer sur Internet. Pas de surmenage mon garçon ! Et surtout, ne te foule pas la rate ! Pas besoin d’être philosophe pour torcher ce genre de phrases inutiles. Moi avec quelques bières au compteur, j’en fais de même. Quoi que… même à jeun.
Et moi qu’en pensé-je de tout cela ? L’athéiste qui a pour aversion toutes les religions passées, présentes et futures ? Qui a pour opinion que les religions gangrènent la civilisation ? (Bon ça c’est fait, viens de me foutre une partie voire la majorité des lecteurs sur le dos.) Notre-Dame de Paris, bien qu’étant un symbole religieux, un sanctuaire chrétien, il n’en demeure pas moins que cette chère dame a suivi TOUTE l’histoire de la France depuis huit cent cinquante-six ans. Elle fait partie de notre grande famille et lorsqu’un membre de la famille est blessé, on se doit de le soigner. Quand bien même, ce n’est que de la pierre ; quand bien même, il y a d’autres priorités dont la détresse provenant de Français qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts au XXIe siècle, je rappellerai que c’est un pan de notre patrimoine architectural qui a été touché : la cathédrale est un des grands symboles de la France. Oui qu’on le veuille ou non, c’est ainsi !
Pour clôturer le chapitre de l’émotion, je n’ai pas été dans le même état d’esprit durant les événements du 11 septembre 2001, de Charlie Hebdo et du Bataclan en 2015 par rapport à celui de l’incendie de la cathédrale. Pour le coup, cela reste de la pierre, il n’y a pas eu de perte humaine. C’était un accident (négligence humaine) et non pas un attentat avec des assassinats : pas d’amalgames !
Pour être plus prosaïque, Notre-Dame est visitée chaque année par quelque 13 à 14 millions de personnes, une manne financière non négligeable provenant du tourisme et par conséquent des retombées pour l’économie régionale et locale. Sans omettre que la restauration permettra la création de nombreux chantiers dans lesquels travailleront des artisans, des ouvriers spécialisés, des entreprises et tout ce qui peut être nécessaire à la bonne marche de la rénovation de l’ouvrage. Donc à la clef, des emplois, des carnets de commandes remplis et de l’argent dans le circuit économique national.
Et pour finir sur le thème de la SOTTISE, je ne vous parlerai pas des complotistes qui, entre ceux qui trouvent bizarre le timing entre l’incendie et l’allocution d’Emmanuel Macron prévue le soir même, et les autres qui pensent à un attentat contre les chrétiens, sont légion sur Internet. Et j’en oublie des vertes et des pas mûres ! Tiens, je suis d’ailleurs étonné qu’il n’y ait pas de négationnistes affirmant qu’il n’y a jamais eu d’incendie à Notre-Dame et qu’il s’agit en réalité d’une conspiration de la part des médias à la solde du pouvoir. Zut ! mes propos effleurent quelque peu ceux des complotistes ! Au temps pour moi.
Pour conclure cette chronique, je dirais que c’était prédit depuis fort longtemps. Il suffisait de lire Notre-Dame de Paris de Victor Hugo : « Tous les yeux s’étaient levés vers le haut de l’église. Ce qu’ils voyaient était extraordinaire. Sur le sommet de la galerie la plus élevée, plus haut que la rosace centrale, il y avait une grande flamme qui montait entre les deux clochers avec des tourbillons d’étincelles, une grande flamme désordonnée et furieuse dont le vent emportait par moments un lambeau dans la fumée ». Lui, c’était un sacré visionnaire !
Eh bien voilà, je me suis comporté comme n’importe quel individu souhaitant donner son avis sur tout et n’importe quoi. Je m’étais juré de ne pas l’ouvrir sur des faits d’actualité ! Raté ! Bon, l’incendie de Notre-Dame n’est pas un événement anodin. Toutefois, mes propos, je les rédige sur un blog et non pas sur les réseaux sociaux ! C’est quand même plus classieux ! Ah! Ah ! Ah ! Et puis si vous n’êtes pas d’accord avec moi et bien tant pis, je ne le suis pas non plus avec vous…
Chronique exceptionnelle due à l’actualité de la semaine, une sorte de texte bonus. Pour les lecteurs fidèles, sachez que vous retrouverez bien la troisième et dernière partie de La première fois dès lundi. |