Au-dessus de ma tête,
l'opacité du ciel recouvre
les arêtes des immeubles,
la pénombre de la nuit
accompagne mes pas.
écho sur le trottoir
Au carrefour
me décider
entre une ruelle
sinistre et calme
et une rue
aux murmures tapageurs ;
par-devant
mon ombre agile,
projetée au sol,
la devanture
graffée d'un bistro
semble retenir
les effluves
nocturnes.
Une lumière criarde
s'évade depuis la porte,
plus nombreuses encore
sont les ombres endiablées
qui ondulent sur l'asphalte,
les plaisirs de la nuit
attisent mon esprit curieux.
mon corps s'avance vers eux
Le seuil franchi,
l'endroit vieillot
s'estompe avec l'ambiance
de la nuit tardive,
des jeunes femmes dansent
pieds nus sur le zinc,
leur corps désirable
accompagne
au rythme syncopé
d'une mélodie jazzy,
le musicien au piano
et les applaudissements
de la foule au bar.
La cohue de la salle
laisse échapper
des rires et des mots,
parmi les regards
quelques-uns se cherchent,
se croisent, se perdent
parmi les sourires,
quelques-uns s'échangent
se trouvent, s'oublient ;
l'atmosphère voluptueuse,
la désinvolture des corps
favorisent les baisers ;
les esprits désaltérés par l'alcool
apprécient
la souplesse de la nuit
et oublient
la rigidité du jour.
— Regarde-les qui dansent,
ce n'est plus
de notre âge tout ça !
me confie le barman
qui me tend
la bière commandée.
fixer les jeunes femmes resplendissantes de fraîcheur
Et lui répondre
d'une voix joviale :
— Je voudrais bien
être parmi elles !
Ah ça oui,
si je pouvais jouir
ne serait-ce
qu'une seule nuit
de leur insouciance
de jeunesse,
j'oublierais
mes années figées
sur mon visage !
Mais alors juste
leur insouciance
de jeunesse...
rien
que leur insouciance
de jeunesse
pour une nuit entière.
Poème de Jean-Michel Léglise – avril 2019 / juin 2022
Accompagnements graphiques du poème : Philippe Bouret
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