Est-il
sensible et amoureux,
quand il bat
la chamade dans ta chair
et que ton corps vibre
langoureusement ?
non,
plutôt joueur !
Mon cerveau
ressuscite une image,
un souvenir d'une virée
dans la campagne mosellane,
un après-midi ensoleillé,
tu me livres cette confidence :
— Avec lui,
je serai toujours en sursis
mais je ne vais pas pour autant
arrêter de vivre !
tu me soutiens ce discours
avec un sourire communicateur,
la vie est belle,
alors tu ne renonces pas
à l'exultation de ta jeunesse ;
si seulement c'était ton mec
ta contrariété
et non pas ton cœur
ton problème,
un mec,
à lourder,
c'est si facile.
Les années ont filé,
un, deux, trois,
puis d'autres ont suivi,
au point que tu pouvais les compter
sur les dix doigts de tes mains :
déjà une décennie !
chacun avait sa vie,
ses soucis,
ses amis,
quelques contacts,
ici et là sur Internet
ou à Metz dans un bar :
« Salut, salut, ça va ? Oui et toi ?
Que deviens-tu ? Tu taffes dans quoi ?
Ah, bien ça...
célibataire ou casée ? Ah OK ! »
nous racontions à peine
des miettes de nos existences
pour ne pas encombrer
nos cerveaux de futilités existentielles,
sans me rendre compte de l'épée de Damoclès
toujours au-dessus de ta tête,
depuis si longtemps,
oublier que tu es bien plus jeune que moi.
Cette nuit-là,
capricieux et imprévisible
il a tiré sa révérence,
le sursis avait semble-t-il assez duré,
sans nous prévenir,
ton esprit s'en est allé
dans l’obscurité de la nuit,
mais une étoile est née
dans la luminosité
de nos rêves.
Tant que ta flamme brillera
dans nos cœurs,
nous ne t’oublierons pas,
ton visage rayonnera
dans nos souvenirs.
Ce matin,
une pensée pour toi,
de mes doigts
un poème ;
s'il y a vraiment
un truc sympa là-haut,
un truc meilleur qu'ici bas,
alors ça me rassurerait un peu,
de t'y savoir heureuse.
Poème de Jean-Michel Léglise – mars 2023
en hommage à une amie disparue si jeune
Illustration du poème :
issu de Pixabay